28 juin 2005

Champignons chers chez Champion

Ibizarreries

Je me suis rendu à Ibiza pour une enquête journalistique…
Non je plaisante, c’était pour les vacances. Une semaine de plages et de boîtes, sur une île grande comme trois fois l’île d’Oléron.




Minuit dans les petites rues bondées d’Eivissa. Sandra accoste les passants. "How you doin’ ? Vous êtes français ? Hablas español ?". Elle est PR, (soyez trendy : prononcez "pihar"), public relations pour le bar La Biela. Elle tente de convaincre les jeunes qui déambulent de venir boire un verre sur sa terrasse et leur propose des tickets de boîte de nuit moins chers. "Prenez un cocktail à 10€, j’offre la seconde tournée et vous avez la place du Pacha à 31€ au lieu de 35", propose-t-elle ce vendredi soir… En apprenti journaliste à la Capital, je joue les Emmanuel Chain en parlant argent. Je rêvais de tenter un reportage type "Enquête dans les nuits chaudes d’Ibiza : quels sont les secrets de la fête ? Réponse après la pub…". Sandra n’est curieusement pas payée à la commission mais touche un salaire fixe. Environ 1200€ pour juin et septembre. Et jusqu’à 2000 pour juillet-août, quand l’île devient le hot spot de la jeunesse dorée européenne m’as-tu-maté en quête de peau mate, de plage et de techno. Cette parisienne en est à son huitième été dans les Baléares. Le reste de l’année, elle travaille dans des boîtes d’intérim, "dans des bureaux" de la capitale. Je ne saurai pas quel âge elle a. Sandra a atteint un moment de sa vie où l’on ne le donne plus avec légèreté et insouciance. Cette grande blonde fine et sèche au teint très halé explique qu’elle est venue à Ibiza "à un moment où la rongeaient des problèmes personnels". Quatre mois par an, elle les oublie au milieu du flot des fêtards.

Toute aussi bronzée, Raquel fait aussi partie de l’équipe La Biela. Une marque de fabrique, comme un uniforme. Elle en est fière et sourit en me montrant ses avant-bras. Cette Catalane de 21 ans a débarqué sur l’île début juin pour la première fois. Son boulot de serveuse dans une cafeteria de Barcelone ne lui permettait pas de gagner assez et l’envie lui a pris d’aller "en face". "Ici je travaille de 21h à 3h. Ensuite je vais en boîte gratuit, je dors puis je vais à la plage", m’explique-t-elle. "Si tu vas au Pacha tout à l’heure, tu me trouveras tout en haut du plus haut des podiums", me glisse-t-elle. Je ne l’y trouverai pas…



Pendant ce temps, au nord de l’île, les Anglais ont pris leurs quartiers d’été à Sant Antoni. Pubs anglais. Restaurants anglais. Karaokés anglais. Retransmission des matchs de football anglais. Bières anglaises. Shepherd’s pies anglaises. Boîtes avec 90% d'Anglais (Es Paradis). Si vous cherchez une paëlla, demandez à l’ambassade d’Espagne… Sur le bord de mer s'est assis une bande de sujets de Sa Majesté peu majestueux. Ils sont environ dix et sont venus sur l’île pour un enterrement de vie de garçon. Le garçon en question semble justement avoir du mal à se sortir la tête de terre. Torse nu et affublé d’un ridicule chapeau de fou du roi (ou de la reine), le futur marié… a pris cher. Il est assis sur un banc et tente de boire un peu d’eau sous le regard de ses mates un tout petit peu moins chargés. Tous portent un polo noir flanqué de leur surnom. J’aperçois "Big Boy", "Outlaw", "Stringer", et un "Iceman" qui semble être plus chaud que son nom laisserait à penser. Ils sifflent, hèlent et parfois aboient leurs jeunes compatriotes qui défilent sous leurs yeux, portant talons, jupes courtes, hauts moulants. Deux filles s’arrêtent à leur niveau et entament la discussion. "Outlaw" en embrasse une sur la bouche tandis que la seconde demande à ses camarades de vérifier si ses seins sont des vrais. Ils touchent. Palpent. Pétrissent. Ce sont des vrais.

09 juin 2005

Ondes courtes



20 mètres. RadiO Ovni ne portait qu'à 20 mètres ! La station qui
devait être "la première radio pirate de Côte d'Ivoire" devait
pourtant couvrir tout Abidjan, sinon le quartier des Deux-Plateaux.
Comme le promettait le flyer élaboré avec mon frère Sam et mon pote
Hakim. Grâce à Photoshop 2.0 sur l'un des tous premiers Pentium 486...

L'idée de faire une radio pirate est née dans nos esprits quand
Sciences & Vie Junior a publié le plan électronique d'un émetteur
radio. Direction le marché de Yopougon pour acheter résistances,
transistors, amplis et plaques d'epoxy... Fers à souder dans une main,
stylos dans l'autre pour créer la grille des programmes, la jeune
rédaction de la "radio active" était plus motivée que jamais. J'avais
prévu des infos toutes les heures pompées sur Radio France
Internationale, des émissions de rap, de jazz, de rock et de house et...
quelques sessions zouglou.

Malheureusement RadiO Ovni ne portait donc qu'à 20 mètres. Antenne trop petite ! Mon frère a fait quelques tentatives de bidouillage sur le toit... en vain. RadiO Ovni, station FMère, n'a donc jamais émis ailleurs que dans nos têtes.